Parmi les diagnostics immobiliers de vente et de location, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est sans conteste le plus connu et tout particulièrement depuis sa réforme du 1erjuillet 2021 qui l’a rendu opposable (8 personnes sur dix le connaissent le DPE actuel). Il faut dire aussi que le DPE est adossé à diverses mesures de lutte contre les logements trop énergivores classés F ou G au DPE, dits «passoires énergétiques»qui entreront en vigueur de manière progressive. Diagnostic immobilier de référence, le DPE, qui devait inciter à la rénovation énergétique, ne produit pas vraiment l’effet escompté. Quelles sont finalement ses retombées à l’heure actuelle? Votre cabinet de diagnostics immobiliers du Val-d’Oise, des Yvelines, de l’Oise et de l’Eure, qui réalise le DPE pour toute vente ou location vous rapporte les résultats d’une étude publiée sur le site de l’agence immobilière en ligne ImmoPop.
Un DPE qui ne convainc pas en tant que moteur de la rénovation énergétique des logements
Alors que le DPE promu depuis longue date pour inciter davantage les propriétaires à se lancer dans une rénovation énergétique devrait d’ores-et-déjà porter ses fruits en ce mois d’avril 2022, une enquête menée par l’agence immobilière en ligne ImmoPopauprès de porteurs de projets immobiliers inquiète. En effet, le DPE ne crée pas d’incitation particulière à la rénovation énergétique. En effet, d’après l’étude, 60 % des acheteurs potentielsinterrogés ne souhaitent pas se lancer dans des travaux de rénovation énergétique d’envergure, les seuls qui feraient évoluer la classe énergétique de leur bien de manière significative, et ce, même si 80 % d’entre eux savent qu’à compter du 1er janvier 2023 puis du 1erjanvier 2025, débutera l’interdiction de location deslogements énergivores. Par ailleurs, presque deux tiers des personnesinterrogées rechignent à l’idée d’isoler intérieurement leur logement afin de ne pas perdre de surface habitable. En plus, un acquéreur sur quatre seulement sait qu’il existe des aides à la rénovation.
Effets du DPE: vers une diminution des offres sur le marché immobilier résidentiel et locatif ?
Alors que l’objectif était de faire réaliser par an au moins 500 000 rénovations importantes, les chiffres actuels tournent autour de 50 000 à 70 000 soit jusqu’à dix fois moins. Cette tendance ne laisse présager rien de bon ni sur le marché immobilier résidentiel, ni sur le locatif. En effet les acquéreurs se détournent des logements énergivorespour des raisons multiples: un coût de travaux de rénovation énergétique trop élevé, trop de dépenses énergétiques, un manque de rentabilitépour cause de travauxlorsqu’il s’agit d’investissement locatif, etc. Résultat: les propriétaires de passoires énergétiques aurontde plus en plus de mal à vendre leur logement, y perdrontlorsqu’ils le font et certains préfèrerontmême le laisser vacant et le retirer du marché de l’immobilier.
Comment réduire les effets de la politique énergétique actuelle sur le marché de l’immobilier ?
De nombreuses actions peuvent être accomplies pour éviter une telle crise du logement selon ImmoPop: réduire les coûts des travaux de rénovation énergétique, résoudre les problèmes d’approvisionnement des matériaux, ne plus imposer seulement le label RGE comme référence pour les entreprises de travaux de rénovation (surtout que celui-ci ne garantit pas forcément le sérieux de l’entreprise),doubler le nombre de professionnels de la rénovation, privilégier unerénovation lourde plutôt qu’un «morcellement» des travaux, faire adhérer les propriétaires de passoires énergétiques plutôt que les réprimer, leur faire confiance, communiquer davantage sur les aides à la rénovation énergétique en simplifiant aussiles démarches pour les obtenir, etc.