L’entrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2025, de l’interdiction de louer des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) constitue un nouvel échelon vers la transformation énergétique des logements, une ambition phare des pouvoirs publics pour contrer les effets du dérèglement climatique. Cette mesure de la loi Climat et Résilience attribue aux propriétaires bailleurs un rôle clé pour transformer un parc immobilier vieillissant et énergivore. En effet, près de 600 000 logements sont concernés, ce qui représente un enjeu considérable tant du point de vue économique qu’environnemental. Comment les propriétaires bailleurs perçoivent cette nouvelle contrainte et comment y réagissent-ils ?
Des propriétaires bailleurs face aux multiples obstacles de la rénovation énergétique
Pour atteindre les exigences de plus en plus fortes de décence énergétique, les propriétaires bailleurs sont confrontés à un parcours du combattant, caractérisé par des obstacles de tous ordres, techniques, administratifs et financiers. De ce fait, beaucoup de propriétaires de logements G renoncent à rénover. Un sondage de janvier 2025, réalisé par PAP (Particulier à Particulier) révèle que plus d’un tiers des propriétaires refusent catégoriquement d’engager des travaux de rénovation énergétique. Les principales difficultés, toujours selon PAP, résident dans la méconnaissance des dispositifs d’aides auxquels on pourrait ajouter l’enchevêtrement des démarches administratives et le coût trop élevé du reste à charge des travaux. Les aides comme MaPrimeRénov’ ou les CEE (Certificats d’économie d’énergie), bien que performantes, souffrent d’un manque de visibilité et de clarté, des faiblesses qui découragent manifestement de nombreux propriétaires.
Les propriétaires bailleurs naviguent comme ils peuvent dans une mer réglementaire agitée
Face à cette nouvelle contrainte, les propriétaires bailleurs de logements G semblent vouloir adopter et développer diverses stratégies. Certains choisissent de vendre, d’autres misent sur des travaux a minima, tandis qu’une part non négligeable des propriétaires cherche à contourner la réglementation, au risque de subir de lourdes sanctions. En effet, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) effectuera des contrôles.
Parallèlement, dans les zones tendues, selon une étude de Guy Hoquet l’Immobilier, dévoilée par un communiqué de presse le 23 janvier 2025, 55 % des locataires seraient prêts à accepter un logement disposant d’une étiquette G au DPE, ce qui offrirait aux bailleurs une opportunité de négocier, même si c’est également illégal. Malgré tout, 75 % de ces locataires se disent prêts à engager des actions juridiques pour que des travaux de rénovation énergétique soient effectués. La conscience écologique est donc manifestement en train de devenir l’affaire de tous les acteurs clés du marché immobilier, et ce, malgré le manque manifeste d’une diffusion plus étendue de l’information et de la sensibilisation par les pouvoirs publics ainsi que de stabilité et de cohésion réglementaire.