La transition écologique, l’inflation, la hausse des prix de l’énergie, les sanctions de plus en plus fortes à l’encontre des propriétaires de logements énergivores (gel des loyers, interdictions de louer, etc.) sont des motivations clés dans l’accélération des projets de rénovation énergétique. La 10e édition du baromètre annuel de Teksial « Les Français et la rénovation énergétique », fait apparaitre en ce mois d’octobre 2024 les aspirations des Français dans ce domaine. Il a été réalisé en ligne du 13 au 17 septembre 2024 par Opinionway auprès d’un échantillon représentatif de 2 031 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Ce sondage fait ressortir également les obstacles rencontrés par les Français dans leur quête d’un habitat plus économe en énergie, moins pollueur et doté d’un confort thermique plus performant.
Une volonté croissante de rénover malgré des objectifs gouvernementaux ambitieux
Selon le sondage précité, les Français manifestent de plus en plus le désir d’améliorer l’efficacité énergétique de leur logement. Six Français sur dix estiment que leur logement nécessite des travaux de rénovation énergétique, une proportion en hausse par rapport à 2023. Cette prise de conscience s’accompagne d’ailleurs d’actions concrètes : 60 % des sondés ont déjà entrepris au moins une intervention de rénovation, avec une préférence marquée pour le renouvellement des systèmes de chauffage et l’isolation des murs. Qui plus est, plus de la moitié des Français qui ont sauté le pas sont satisfaits par les économies réalisées.
Cependant, malgré cet engouement, les objectifs fixés par le gouvernement semblent hors d’atteinte. Sur les 700 000 rénovations annuelles visées, seule une faible fraction a été réalisée à ce jour, soit 153 473 par geste et 20 463 d’ampleur. Ce décalage entre les ambitions nationales et la réalité du terrain souligne la complexité du défi à relever.
La volonté de rénover des Français : des motivations multiples face à des obstacles tenaces
Les raisons qui poussent les Français à envisager des travaux sont très diversifiées. La réduction de la facture énergétique arrive en tête (43 % des sondés), suivie par l’amélioration du confort thermique (25 %). Cette dernière motivation ne surprend pas quand on sait qu’un Français sur deux admet avoir froid chez lui malgré le chauffage, un chiffre record depuis le lancement de l’enquête. Quant au désir de réduire l’empreinte carbone, cela reste une motivation minime (8 %), devancée par la volonté d’améliorer la santé et le bien-être des occupants (11 %).
Néanmoins, plusieurs obstacles freinent encore la concrétisation des projets de rénovation énergétique. Parmi eux figure le manque de connaissance des aides à la rénovation disponibles. Plus de la moitié des sondés sont incapables d’en citer une seule, qu’elle soit publique ou privée, et pour le reste, un quart cite surtout MaPrimeRénov’. De plus, pour ceux qui connaissent les aides existantes, la plupart jugent celles-ci insuffisantes pour inciter à réaliser des travaux.
Malgré cette situation, l’avenir de la rénovation énergétique en France semble prometteur. Toutefois, Teksial estime qu’il est nécessaire que les dispositifs d’aides soient clarifiés, stabilisés, améliorés pour que cette dynamique positive de la rénovation énergétique perdure et que les objectifs gouvernementaux puissent être atteints. Avec près de 5 millions de passoires thermiques sur le territoire national, le chantier est colossal, mais porteur d’opportunités et pour l’environnement et pour l’économie française.